L'équitation western

Il y a quelques années, la monte américaine, originaire des Etats-Unis, était encore inconnue en Europe - on y voyait les vestiges d'un folklore américain. Aujourd'hui, cette école reconnue fait de plus en plus d'adeptes, et les chevaux adaptés à cette monte connaissent un développement important. Présentation de cette équitation, très à l'écoute du cheval...

I- Un peu d'histoire

Après l'arrivée des conquistadores sur le continent américain, au XVIè siècle, l'utilisation du cheval se répandit rapidement dans tout le sud-ouest et l'ouest du pays. Les vaqueros mexicains et californiens développèrent un style d'équitation qui demandait très peu d'attention au cavalier. Le cheval n'était qu'un instrument de travail pour contrôler le bétail. Il devait se contenter de quelques indications légères et réagir "au quart de tour". Plus tard, les Texans s'inspirèrent de leur style de monte.

II- Le sens du bétail

Ces exigences développèrent des races de chevaux intelligents, obéïssant et maniables, capables d'un travail autonome, rapides et endurants. Le fameux "sens du bétail" avait beaucoup d'importance. Un cheval devait être capable de séparer une tête de bétail du troupeau ou, au contraire, sur simple demande, d'aller chercher un animal isolé et le ramener au milieu du troupeau.

III- L'équitation western aujourd'hui

L'équitation western pratiquée partout dans le monde n'a plus la fonction utilitaire d'autrefois. Elle respecte cependant les grands principes de ce type de monte, laquelle repose sur une intervention minimale du cavalier : celui-ci doit veiller à ne pas briser l'impulsion naturelle de sa monture. On distingue deux grandes tendances, le style californien, plus proche de la monte classique, et le style texan, plus confortable et plus stable en terrain difficile. Les épreuves de compétition destinées à démontrer l'intelligence, l'agilité et la parfaite obéissance du cheval, rencontrent un succès croissant.

IV- Quel cheval ?

Le type idéal du cheval western est un modèle pas trop grand (autour de 1,55m), avec une arrière-main puissante et solide, un poitrail développé, une encolure plutôt longue. C'est un cheval adroit, aux allures confortables, aux réactions rapides, d'une grande docilité et jouissant d'un caractère équilibré. L'intelligence est très importante puisqu'on attend de lui qu'il comprenne vite avec un minimum d'indications. Les races les plus utilisées pour cette équitation sont le quarter horse, le paint quarter horse (quarter horse pie) et l'appaloosa. Mais on peut adapter à cette discipline de nombreux chevaux et certains poneys. Le pinto (sur la photo) convient très bien.

 

V- Un esprit sain dans un corps sain...

Pas de dressage à l'américaine si le cheval n'a pas un mode de vie adapté aux existences de son espèce. Il doit vivre au pré ou en stabulation libre afin de satisfaire son besoin de mouvement. Ainsi, il n'a pas à se défouler lors de la séance de travail. Pour son bon équilibre psychologique, il doit vivre avec d'autres chevaux selon l'instinct grégaire de son espèce. Enfin, il doit pouvoir satisfaire sa curiosité naturelle, faute de quoi, il s'abrutit, devient peureux et donc, imprévisible.

VI- Le harnachement

Les embouchures : on utilise un filet ou un mors de bride dont les branches sont plus ou moins longues. Dans la deuxième année du dressage, on monte le cheval avec un bosal, filet sans mors à action de levier. Pour toutes ces embouchures, le cavalier utilise des actions brèves, avec des rênes longues, sans maintenir le contact.

La selle et le tapis : la selle américaine est profonde, confortable et... lourde ! Mais sa dimension fait qu'elle repose sur une large portion du dos du cheval. Le tapis de selle, ou pad, très épais (plusieurs centimètres), protège le dos du cheval.

Les étriers : ils sont soutenus par les fenders, larges morceaux de cuir qui servent d'étrivières, se portent longs. Dans la monte texane, les jambes sont assez en avant par rapport à l'assis et le cavalier prend appui sur ses étriers.

VII- Les principales épreuves de compétition

Le trail

L'épreuve de trail a pour but de montrer des qualités que doit posséder un cheval d'extérieur. Elle permet de juger le calme et l'aisance du cheval sur les obstacles de toute nature ainsi que sa promptitude à obéir aux ordres du cavalier. Les obstacles imposés sont : ouvrir, passer et refermer une barrière ; passer des rondins au trot et au galop ; reculer. Les obstacles en option sont : passage dans l'eau ou d'un pont en bois ; transport d'objets volumineux ; passage à travers du tissus...

 

Le barrel racing

Le barrel racing (mot à mot : course de vitesse autour de bidons) est une épreuve contre la montre demandant, de la part du cheval, vitesse et maniabilité. Il s'agit d'effectuer au galop un parcours autour de trois bidons placés en triangle. Cette épreuve très spectaculaire est la plus "féminine" de toutes : aux Etats-Unis, chaque année, plusieurs grands champions de barrel racing sont des femmes. Quant aux chevaux, ce sont bien sûr les quarters horses, réputés pour leur vitesse, leur puissance d'accélération et leur façon unique de tourner "très sec", qui sont le plus à l'honneur dans cette discipline.

 

 

Le reining

L'épreuve de reining, très représentative de l'équitation western, est particulièrement spectaculaire. Il s'agit d'un parcours imposé, effectué individuellement, dont les figures permettent de juger l'équilibre, la souplesse, le calme, la disponibilité et le caractère volontaire du cheval. Il existe neuf parcours officiels de reining : celui qui sera utilisé par tous les concurrents est sélectionné par le juge et affiché une heure avant l'épreuve. Les excellents chevaux peuvent atteindre des sommes impressionnantes.

 

 

Le western horsemanship

Le western horsemanship a pour but de démontrer l'habileté du cavalier à monter à cheval. Les cavaliers sont jugés d'après leur tenue en selle (assiette et position) et leur capacité à bien utiliser les aides pour contrôler et présenter le cheval. Les performances du cheval sont donc considérées comme secondaires par rapport aux méthodes utilisées par le cavalier pour les obtenir. A partir d'une première épreuve individuelle, les juges sélectionnent les meilleurs cavaliers, qui seront rappelés pour une seconde épreuve collective. Le parcours sélectionné est affiché 1/2 heure minimum avant l'épreuve. Les principales figures imposées sont : pas, trot et galop en ligne droite, dans une courbe ou en rond ; sliding stops (arrêtes glissés) ; spins (pirouettes) ; reculer ; demi-tours ; pas latéraux et changements de pieds.

 

 

En compétition, il existe aussi le pleasure ( cette épreuve démontre la régularité et la qualité des allures, le tout, bien sûr, selon les critères stricts de la monte américaine), le western riding (épreuve très calme, qui permet surtout de juger les changements de pieds au galop exécutés en des points précis), le cutting ( le cheval doit séparer une tête de bétail du reste du troupeau, puis lui couper la route vers le troupeau. On juge l'autonomie, l'adresse et la vitesse du cheval), le pole bending (slalom au galop rapide entre des barres, qui exige de bons changements de pied) et le working cowhorse (mélange de reining et de travail du bétail).

Les 4 dernières photos proviennent des fiches équitation des éditions atlas